Bonjour,
relève de la motivation lexicale tout ce qui ne relève pas de l'arbitraire absolu. Mais on parle de motivation relative car rien n'est absolument consubstantiel au monde sinon il n'existerait qu'une langue et elle n'évoluerait pas.
Concrètement :
il y a un lien de motivation (lexicale) entre pomme et pommier, mais pas entre chêne et gland. Autrement dit même si il ne connaît pas la plante, un francophone, dans une situation ou un contexte suffisant, est capable de comprendre que l'arbouse est vraisemblablement le fruit d'une plante (arbre, arbuste, ... ?) qui s'appelle un arbousier, ou inversement. Ce qui est impossible dans le cas du chêne.
Un tire-bouchon est quelque chose qui sert à ouvrir une bouteille fermée avec un bouchon d'un certain type. Mais même si je n'ai jamais entendu parler de tire-bouchon auparavant j'ai tout de même une petite idée de ce que ça peut-être alors que si ça c'était appelé un "aftik" j'aurais été confronté à une désignation arbitraire et opaque.
D'autre part un terme peut-être motivé historiquement et être complètement démotivé au présent : on a continué à parler de vis platinées pour désigner un dispositif d'allumage qui ne comportait plus ni vis, ni platine.
En bref, dès qu'on est capable de comprendre un terme qu'on n'avait jamais rencontré auparavant, c'est qu'il est motivé.
En d'autres termes on est capable d'appréhender un signifié à partir d'un signifiant qu'on ne connaissait pas.
Ce type de motivation, très marqué culturellement d'une langue à l'autre est à distinguer des motivations phonétiques que décrit Giraud (opposition et liens entre tiquer, toquer, taquer, etc.).
C'est plus clair comme ça ?